Dans la tradition biblique, comme dans la plupart des religions antiques, la cendre est le symbole de l’insignifiance humaine. L’existence de l’homme est précaire : quelle que soit sa grandeur éphémère — réelle ou apparente —, il est vite réduit à l’exiguïté de la cendre ou de la poussière. Dans son marchandage avec Yahvé, au sujet de la destruction de Sodome et Gomorrhe, Abraham prend la précaution de reconnaître son inanité devant Dieu : « Je suis bien hardi de parler à mon Seigneur, moi qui suis poussière et cendre » (Gn 18, 27).
Face à Dieu, l’homme n’est pas seulement fragile et inconsistant : il est encore et surtout pécheur, c’est-à-dire rebelle à la volonté aimante de son Créateur. Le feu dévorant de la colère divine réduit en cendres l’orgueil humain (Ez 28, 18). La liturgie du mercredi des Cendres rappelle concrètement aux fidèles leur condition de créatures pécheresses : « Souviens-toi, leur dit-on en leur imposant les cendres, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière ».
On ne leur demande pas de se rouler dans la cendre (Jr 6, 26) ou de s’asseoir sur la cendre (Jb 42, 6 ; Jon 3, 6 ; Mt 11, 21), mais d’accepter, en esprit de pénitence et en signe de conversion, d’avoir la tête symboliquement recouverte de cendre (Jdt 4, 11-15 ; 9, 1 ; Ez 27, 30). La coutume est d’imposer les cendres sur le front. Voir Jeûne. Les cendres sont traditionnellement obtenues par la combustion des rameaux bénits.
Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés
source : https://liturgie.catholique.fr/lexique/cendres/
Pour approfondir : https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/les-grandes-fetes-chretiennes/careme-et-paques/careme/371472-mercredi-des-cendres/
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