Nous comptons nos années depuis la naissance du Christ, pourtant nous ne célébrons pas Noël le 1er janvier, et ce n’est pas non plus le commencement de l’année liturgique. Quand le pape Grégoire XIII demandait la correction du calendrier julien à la fin du XVIème siècle, il aurait pu mettre en valeur la naissance du Christ en la plaçant au début de notre ère. Le bruit cours que c’était pour faire oublier une fête païenne. Mais est-ce bien juste ?
Il nous faut reprendre le compte. Les grandes fêtes de Noël et de Pâques sont précédées des temps de préparation et de pénitence bien connus que sont l’Avent et le Carême, suivis de temps festifs : le temps de Noël et le temps pascal qui sont eux-mêmes conclus par des fêtes : l’Épiphanie et la Pentecôte.
Si la date de Noël est fixe, ce n’est pas le cas de Pâques. Noël est lié au calendrier solaire, tandis que Pâques est fixée selon le calendrier lunaire : ainsi la date de Pâques est fixée au premier dimanche qui suit la première pleine lune de printemps. Ces dates, à l’intérieur de temps privilégiés, sont toujours précédées d’une semaine particulière. Nous connaissons bien la semaine sainte qui nous fait vivre les dernières heures de la vie du Christ et qui nous conduit à la joie de la résurrection. Nous connaissons moins bien la semaine qui précède la fête de nativité du Christ, et pourtant la liturgie change un peu depuis le 17 décembre : la préface de la prière eucharistique change, les lectures prennent une coloration particulière… aux vêpres les antiennes du magnificat ont leur poésie particulière.
Le dimanche de la miséricorde conclut l’octave de Pâques, la solennité de Sainte Marie Mère de Dieu conclut l’octave de Noël le 1er janvier : notre année commence donc bien par la fête de la nativité du Christ qui est le cœur même de la vocation de la Vierge Marie que nous fêtons le 1er janvier au terme de l’octave de Noël.
ill. : Lorenzo di Credi. 1459-1537. Florence. Vierge à l’Enfant avec St Jean Baptiste. Vers 1485. Dresde. Gemäldegalerie Alte Meister.