En ce début d’Avent, la venue du Christ n’est pas un simple événement historique, mais une irruption perpétuelle du divin dans l’humain, un mouvement qui transcende nos calendriers et nos attentes.
Il y a deux mille ans, dans l’humble décor d’une étable, s’est jouée la première venue. Dieu qui choisit la fragilité, la pauvreté, pour rejoindre l’humanité au plus près de sa condition. Ce n’était pas un spectacle grandiose, mais une naissance discrète, presque invisible. Première leçon : la grandeur ne se mesure pas au bruit, mais à la profondeur de l’amour.
Aujourd’hui, cette venue se poursuit. Chaque jour, dans la simplicité des sacrements, dans le silence des églises, dans la prière des croyants. Le Christ n’est pas un personnage de musée, mais une présence vivante. Il vient à nous par les gestes de miséricorde, les actes de pardon, les élans de charité. Sa venue est continue, aussi régulière que le battement d’un cœur, aussi imprévisible qu’un souffle.
L’Avent nous rappelle que l’attente n’est pas passive. C’est un temps de transformation, d’alignement intérieur. Se préparer, ce n’est pas seulement décorer des sapins ou acheter des cadeaux, mais creuser en soi les chemins de la bonté, aplanir les sentiers de la justice, élargir les espaces de la compassion.
La venue finale, celle de la fin des temps, n’est pas un épilogue mais l’accomplissement. Une irruption de gloire qui ne reniera pas l’humilité de ses commencements. Comme un arbre qui, après avoir plongé ses racines dans la terre sombre, déploie ses branches vers le ciel.
Noël n’est pas un retour nostalgique, mais une promesse toujours recommencée. Chaque année, l’amour divin se révèle à nouveau, surprenant nos attentes, déjouant nos logiques étroites. Une révélation qui nous appelle à la vigilance spirituelle, à cette veille intérieure où le cœur reste grand ouvert.
Prier, ce n’est pas réciter des formules, mais demeurer éveillé. Éveillé à la présence, attentif aux signes, disponible à l’inattendu. Car le Christ vient toujours là où on ne l’attend pas : dans la fragilité d’un nouveau-né, dans la détresse d’un pauvre, dans la tendresse d’un geste.
Cette venue est un mystère permanent. Un Dieu qui ne cesse de venir, de se donner, de nous rejoindre dans l’infinie humilité de l’amour.
P. Louis SERARD+, curé