Si nous connaissons davantage les béatitudes telles que Saint Matthieu s’en souvient, n’oublions pas que Saint Luc aussi nous en parle. Saint Luc complète les béatitudes par une annonce de malheurs, et ça peut nous surprendre…
La différence entre ceux à qui le bonheur est promis, et ceux à qui le malheur est promis, ressemble à la prophétie de Jérémie (Jr 17) : « Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel (…). Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur ».
De nombreux juifs de tout Israël, premiers destinataires de la promesse du salut, et des païens des territoires de Tyr et de Sidon, se reconnaissent disciples de Jésus. Beaucoup l’ont suivi jusqu’à la croix, désespérés quand ils ont vu son corps déposé dans le tombeau (nous pouvons nous souvenir des paroles des disciples d’Emmaüs avant d’être enseignés par le Christ). Leur foi aurait-elle été mise en un mortel ? Mais alors que peuvent-ils garder de l’enseignement de Jésus ? Seraient-ils eux-mêmes maudits ?
Quelle incroyable joie pour ces disciples de constater que la mort n’a pas eu le dernier mot. La promesse s’est réalisée, nous sommes libérés de la mort. Ils n’ont donc pas mis leur foi dans un mortel, mais ils se sont bien attachés au Seigneur : ils sont donc bénis. Ils sont bien heureux, car leur espérance n’a pas été déçue. Ils se sont attachés à ce qui ne passe pas en usant, à leurs justes places, des choses qui passent. Ils ne se sont pas satisfaits des choses agréables, ils ont espéré toujours plus. Apprenons, nous aussi, à être des disciples à leur école.
P. Louis SERARD+, curé