« N’avez-vous pas encore la foi ? »
Et nous, comment réagirions-nous ? Nous nous reconnaissons comme disciples du Christ. Précisément les disciples du Christ le suivent, peut-être même depuis plusieurs années. Ils l’ont vu réaliser des miracles.
Jésus dort dans la barque. Quand la tempête se lève, le réflexe des disciples est de réveiller celui qui a, à plusieurs reprises, montré la puissance de Dieu. Ils ont donc la foi, ils savent que Jésus peut les sauver. Partant de ce constat, la réflexion de Jésus est étonnante : « N’avez-vous pas encore la foi ? »
Qu’est-ce que Jésus peut bien reprocher à ses disciples ? En réclamant l’action de Jésus, ils font appel à celui qui, dans son humanité, manifeste Dieu tout puissant. Ce qui est le centre de notre foi. Si Jésus remet cet acte de foi en question, alors il remet en question notre foi.
Et si le manque de foi des disciples n’était pas envers Jésus, mais envers ce que Jésus veut transmettre à ses disciples ? L’unité avec le Christ permet aux disciples de rendre Jésus agissant dans le monde. Dit autrement, Jésus demande que non seulement nous ayons foi en lui, mais que nous ayons aussi foi en nous, à condition que nous rentrions dans le mystère de l’unité avec le Christ selon la formule de Jésus (peut-être un peu compliquée à comprendre) : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17, 21).
La dernière réflexion des disciples montre l’immaturité de cette foi. Cette foi qui les pousse à se tourner vers Jésus dans la peur, un peu comme une superstition, prémice d’une foi qui agit avec la toute-puissance de Dieu au travers de nous, si nous nous laissons habiter par l’Esprit Saint.
p. Serard+, curé