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Edito 5 novembre

 

« Ne donnez à personne sur terre le nom de père » Mt 23, 9

Jésus veut-il nous priver de notre vocabulaire ? Dès le livre de genèse la paternité est présente, il semble pourtant que Jésus ne soit pas très à l’aise avec la paternité. Pourtant la paternité est un des thèmes les plus présents à travers toute la Bible.

La paternité est évoquée de trois manières différentes.

D’abord la paternité est charnelle. Elle est associée à la maternité pour répondre ensemble à une double mission l’engendrement et gérer la création. Attention en réalité il ne s’agit pas encore du père et de la mère mais de l’homme et de la femme. Ils ne deviennent père et mère que par la naissance de l’enfant. D’une certaine manière nous pouvons penser que le titre de père se reçoit de l’enfant.

Puis la paternité devient petit à petit plus spirituelle. Le « père » peut désigner le roi « père de la nation » (Is 9, 5), les prêtres antiques (Jg 17, 10), les prophètes (2R 2, 12) ou les sages (Pr 1, 8). Cette dimension spirituelle se poursuit dans la vocation des premiers moines dans les déserts de Judée ou du Sinaï qui reçoivent, de la part de leurs disciples, le nom de abba.

Enfin il y a la paternité divine. Cette paternité est révélée très tôt aux hébreux (Ex 4, 21-23) il se montre protecteur, nourricier et maitre. Avec Jésus la paternité divine devient un absolu. L’auteur de la lettre aux romains nous montre que l’Esprit-Saint fait de nous des fils adoptifs de Dieu et c’est lui qui nous pousse à nous tourner vers lui en criant « Abba » c’est-à-dire « Père ».

Si notre vocabulaire n’a pas changé, il faut bien prendre conscience que les formes de paternités terrestres doivent être le témoignage de la paternité divine.

p. Serard+, curé