Nous entendons dans la première lecture que David, humble berger, plus jeune fils de Jessé, reçoit une onction de la part du prophète Nathan. Depuis longtemps, le peuple hébreux réclame à Dieu un roi pour pouvoir se comparer aux autres nations qui l’entoure, ou au moins être considéré d’égal à égal par ces dernières (cf. 1Sm 8, 5). Dieu révèle au prophète Samuel, qui, jusque-là, exerçait l’autorité par mission divine, qu’en réclamant un roi, le peuple rejette l’autorité de Dieu (cf. 1Sm 8, 7). Alors Samuel recherche en Israël celui que Dieu a désigné pour devenir Roi.
Il est envoyé à Bethléem et fait l’onction au jeune David : Dieu l’a choisi comme roi par cette onction.
En hébreux, celui qui a reçu l’onction se dit messia, en grec : christos*. Nous l’entendrons dans quelques semaines, Jésus sera reconnu par quelques-uns de ses contemporains comme Christ, c’est-à-dire : roi d’Israël, Ponce Pilate le fit écrire sur le panonceau qui annonçait le motif de la condamnation, et même les disciples d’Emmaüs avaient l’impression de s’être fait berner par un charlatan. Mais nous, nous le savons bien, le Christ n’est pas uniquement roi d’Israël, mais surtout roi de l’Univers, comme nous le célébrons le dernier dimanche de l’année liturgique.
Au moment de notre baptême, nous recevons, nous aussi, l’onction du Saint-Chrême, signe de Dieu qui nous appelle à sa suite. Le Saint-Chrême est une huile parfumée, consacrée par l’évêque lors de la messe chrismale. Il nous donne le don de force du Saint-Esprit pour le suivre et il nous assure de son infaillible fidélité. Par cette onction, nous ressemblons au Christ pour être adoptés par le Père et recevoir la Vie en héritage.
Dans nos rites, le Saint-Chrême est utilisé à 5 reprises : au baptême donc, lors du sacrement de la confirmation, du sacrement de l’ordre pour les degrés sacerdotaux (presbytéral et épiscopal), lors de la dédicace d’une église (en quelque sorte son baptême), et enfin, même si ce n’est plus en usage en France, le sacre d’un roi (en lien avec l’onction de David).
*Transcription personnelle p. Serard+, curé